Makossa Love. Tome 1 : La très amusante et passionnante recherche de la femme blanche, " Madame Visa ". Roman

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— … C’est vrai je te dis, mon miel, et en marchant avec ton image qui me fait perdre la tête, oubliant que j’étais sur une route, une moto m’a renversé. Viens vite, je suis assis au bord de la route et je t’attends, je n’en peux plus. Pourquoi dois-je autant souffrir ? Dois-je souffrir autant par amour pour toi ?
Sa gestuelle et ses mimiques représentaient exactement ce qu'il disait. Par exemple, lorsqu'il dit qu'il était assis au sol, il le fit également et s'assit au sol.
Mais comme nous l'avons déjà dit, Johnny Walker était maître dans l'art de planifier, même dans des situations où beaucoup auraient perdu leur patience. Son plan allait bientôt débuter. Il savait très bien qu'Amina allait accourir rapidement. Ses mots avaient fait leur effet. Il en était certain.
Ce n'est pas comme si les Camerounaises ne savaient pas que ces magnifiques mots, ces poèmes d'amour, n'étaient que des jeux. Elles le savent et elles aiment ça. Elles font la même chose. Sur le moment, on profite simplement des mots, on se réjouit d'être quelqu'un de spécial, d'être adulé. Ce sentiment fait du bien, détend l'atmosphère et rend heureux. Quand on veut passer quelques heures ensemble et se sentir bien. On fait un compliment à l'autre et on profite du spectacle, surtout entre deux amoureux. La flatterie fait partie du jeu. « On ne vit qu'une fois », disent les Africains.
C’est aussi vraiment le cas que les Africains sont avares de mots lorsqu'il s'agit du vrai amour. Johnny n'aurait jamais parlé ainsi si Amina était sa femme ou sa petite amie officielle. Il faut donc faire attention lorsqu'un homme commence à vous conter fleurette. On peut facilement en déduire, qu'on n'est qu'un simple « passe-temps » pour cette personne et qu’il ne faut sûrement pas perdre la tête.
Amina arriva très vite à ses côtés. C'était une femme très attirante, milieu de la quarantaine, mariée avec un homme riche de la ville et mère de quatre enfants. Elle récupéra rapidement J.W., et roula rapidement avec lui ailleurs, dans un endroit discret où on ne les verrait pas ensemble.
— Oh, mon chou, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Demanda-t-elle.
— À cause de toi mon bonbon, à cause de toi, dit seulement Johnny qui s'affala sur le siège passager en fermant les yeux.
C'est la première fois qu'Amina le voyait faible et impuissant. « Il est encore plus mignon ainsi », pensa-t-elle tout en ressentant une envie immédiate de faire l'amour avec lui.
Ils roulèrent sur l'imposant pont du Wouri dans le quartier de Bonaberi. Amina gara sa Porsche Cayenne derrière le cybercafé, mais laissa le moteur tourner pour garder la climatisation allumée et l'air frais dans la voiture.
Johnny Walker descendit et rentra aussi vite que possible chez lui. En entrant, il découvrit trois bidons remplis d'eau. Rita avait demandé de l'eau au voisin. Il eut tellement honte de prendre un peu de cette eau pour se laver les mains et la tête. Puis il passa rapidement et rentra silencieusement tel un chat dans sa chambre. Rita était en train de se doucher et fit comme si elle n'avait entendu personne rentrer dans la maison. Cinq minutes plus tard, Johnny avait fini de s'habiller, il ressemblait à nouveau à Johnny Walker : élégant comme une star de cinéma.
Tandis qu'il allait quitter l'appartement sur la pointe des pieds, une voix retentit des toilettes. « Malheur à toi si tu ne vas pas payer la facture aujourd'hui. Je te préviens Evarist Dieu ne dort ». La voix de Rita était claire et déterminée. Il savait par expérience que quand elle l'appelait par son vrai nom, qu’il était dans de beaux draps et qu’il devait faire attention. Il entendit comment il avait dit « Oui » comme un enfant avant de disparaître. Il ne comprenait pas d'où les femmes camerounaises trouvaient cette force et cette audace. Et dire qu'on les appelait le sexe faible. Connerie ! Pensa-t-il. Ce ne sont que des balivernes pour mieux dominer les hommes, se dit-il alors qu'il était à nouveau dans la rue.
Une fois dans la voiture, il discuta longuement avec Amina puis les deux se rendirent au « Snec », l'administration des eaux où Johnny a effectivement réglé sa facture. Cependant, il y eut un problème. L'eau, plus précisément le compteur, devait être ramenée sur place. Mais l'employé qui avait retiré le compteur, avait malencontreusement oublié de le ramener au bureau. Au Cameroun, lorsque vous ne payez pas votre facture d'eau ou d'électricité, on vous enlève entièrement le compteur.
Une discussion houleuse se tint dans le bureau de la Snec : — Comment a-t-il pu oublier d'amener le compteur ici ? Ce n'est qu'une escroquerie afin d'obtenir plus d'argent !
La réceptionniste l'ignora littéralement et pria le client suivant de rentrer. Johnny dit : — Je ne bougerai pas d'ici. Tant que vous n’aurez pas remis mon compteur en place, personne d'autre ne sera servi.
La réceptionniste le regarda avec dédain et lui dit : — Monsieur, cela m'est bien égal. Si ça ne tient qu'à moi, vous pouvez bien passer toute l'après-midi et toute la nuit ici. Je n'ai pas à servir quelqu’un, et elle disparut dans l'arrière-boutique.
Des querelles débutèrent maintenant entre les autres clients, qui souhaitaient, eux aussi, payer leurs factures. Certains s'en prenaient à Johnny, d'autres témoignaient de la compréhension à son égard : — Il a payé, on doit bien lui remettre l'eau. C'est son droit, disait une femme. Un homme lui répliqua : — Oui, mais s'il avait payé à temps, son compteur serait encore à sa place, dans sa maison. Est-ce que nous aussi, nous devons voir nos compteurs retirés parce que nous ne pouvons pas payer notre facture ? Il ne doit pas être égoïste.
Une dispute commença entre les gens qui voulaient payer et Johnny. La réceptionniste revint s'asseoir sur sa chaise et commença à lire le journal, pour montrer encore plus son indifférence. Le ton monta encore et une personne de la sécurité finit par venir voir ce qu'il se passait.
La réceptionniste lui expliqua l'histoire et il se dirigea immédiatement vers Johnny : — Monsieur, dégagez, lui dit-il sur un ton qui ne laissait place à aucun doute, si besoin il utiliserait la force pour le mettre dehors.
Johnny demanda seulement : — Pourquoi ?
La réceptionniste se leva soudainement et dit à haute voix : — Eh Monsieur, déguerpissez, vous n'avez pas honte ? Puis elle continua : — Vous laissez votre compteur se faire enlever pour 15 € et vous osez venir râler ? Je vous le jure, tant que je travaillerai ici, vous n'aurez pas votre compteur avant une bonne semaine. Vous pouvez aller vous plaindre au président du pays, car mon chef n'aura pas son mot à dire.
Johnny répondit : — Ah, oui, encore une Camerounaise avec une grande bouche ! Qui es-tu ? Pauvre simple employée de rien du tout ? Tu crois que je peux sortir avec toi ? Avec ton cul si gros qu'on pourrait faire tenir un enfant dessus sans aucun appui. Tu veux vraiment faire comme si tu avais du pouvoir ? Analphabète. Mon amie peut t'engager comme femme de ménage pour sa voiture et elle te payerait alors dix fois plus que ce que tu gagnes ici.
La femme ne se laissa pas impressionner et répondit : — Ah oui, vraiment, vous rentrez ici en costume comme si vous étiez quelqu'un. Mais en réalité vous n'êtes personne. Vous êtes fauché comme un rat d’église. Et vous vivez aux dépens de cougars, qui ont tout loupé dans leur jeunesse et pensent pouvoir s'acheter tous les hommes avec de l'argent. Vous êtes un gigolo, mieux un misérable bordel et je vous préviens : un simple appel et mon mari vous fait enfermer. Raté, couille molle, bordel - sortez tout de suite si vous...
C'est à ce moment-là que même l'homme de la sécurité intervint pour calmer la femme : — Ma sœur, laisse tomber, où bien y a-t-il autre chose ? Est-ce qu'il s'agit vraiment encore du compteur ?
La femme continua : — Non, grand frère. Les hommes comme lui doivent être remis à leur place. Il a de la chance que je sois bien lunée aujourd'hui, sinon...
Et elle le pensait réellement. Johnny était impressionné et se demandait comment elle serait si elle était hors d'elle ?
Johnny Walker, le grand Johnny Walker n'avait jamais rien vécu de tel. Il dit simplement : - Eh, Madame, excuse-moi. As-tu rêvé de moi cette nuit ?
Il savait que lorsqu'il s’agit d’avoir la langue bien pendue, on ne peut pas rivaliser avec les femmes africaines. Elles sont beaucoup trop fortes et invincibles en la matière. Et il pensa encore une fois à Rita. Est-ce qu'on appelle encore ces femmes le sexe faible ? Non ! Peut-être en Europe, mais certainement pas ici. « Les hommes en Afrique devraient s'émanciper », pensa-t-il.
Intelligent comme il l'était, il savait qu'il valait mieux ne pas envenimer encore plus les choses et il sortit. Oui, on est au Cameroun. Et chacun est président de l'endroit où il se trouve. Que devait-il faire ? Il ne pouvait pas rentrer à la maison, voir Rita sans le compteur et donc sans eau. Mais il savait aussi qu'au Cameroun tout était possible. Cela dépend simplement de l’engagement.
Tandis qu'il réfléchissait à ce qu'il pourrait faire, l'homme de la sécurité vient le voir et lui dit : — Mec, tu connais bien nos femmes avec leurs grandes bouches. Ça ne sert à rien d’entrer en conflit avec elles. Elles vont t’anéantir. Cette fois-ci tu as perdu, comme un petit chien la queue entre les jambes. Laisse-moi donc parler avec elle, et voir ce qu'il est possible de faire.
Johnny acquiesça d'un signe de tête et tandis que l'homme retournait à l'intérieur, il disparut rapidement dans la voiture d'Amina pour lui raconter l'histoire. Lorsqu'il réapparut, l'homme sortait à nouveau du bureau.
— J'ai l'impression qu'elle pourrait t'aider. Mais elle est encore en colère. C'est mieux que nous y allions ensemble. Tu essayes d'abord de t'excuser avec tes blablablas. Ensuite demande lui, comme un cobra qui vient d’être vaincu et qui s’est rendu, ce qu'elle peut faire pour toi, pour que tu puisses encore avoir accès à l’eau aujourd'hui. Montre-lui qu'elle a gagné
Johnny Walker savait exactement comment ça se passait à Douala. Il savait très bien que cette dispute, malgré l'aspect très dur, n'était rien du tout. Les Camerounais sont ainsi, très loquaces, mais peu rancuniers.
Il retourna à l'intérieur aux côtés de l'homme de la sécurité. Dès que la femme l'aperçut, elle l’attaqua immédiatement.
— Monsieur, je ne vous reçois plus, sortez !
Johnny regarda l'homme de sécurité d'un air embarrassé, comme pour dire : « Je fais quoi maintenant ? »
L'homme de sécurité sourit à la réceptionniste, avec un air flatteur, se gratta un peu les cheveux et dit : — Oh oui, Mama, tu es vraiment une femme de poigne, une Dame de fer, oui, oui, c’est bon. Ce serait bien que les femmes règnent enfin sur le Cameroun, non que dis-je, sur toute l'Afrique. Ainsi, plus aucun homme blanc n’aura plus rien à nous proposer et nous voler nos richesses.
Elle sourit et dit : — Et toi, grand frère, arrête avec tes flatteries et ne m'énerve pas. Sinon on va avoir un problème, toi et moi. Hommes blancs, vols... balivernes. Est-ce que ce sont des hommes blancs au pouvoir à Yaoundé ? Je n'en ai encore jamais vu qui soit ministre ou directeur d'une société étatique. Et pourtant nos richesses sont volées chaque jour.
L'homme de la sécurité ignora simplement cette réponse pertinente. — Sœur, aide mon frère ici. Oui, il sait qu'il t’a mal parlé et il en est désolé, sur ces mots, il se tourna vers Johnny et fit comme s'il le grondait : — Allez, dis-lui toi, excuses toi simplement. Quand vous venez ici et parlez comme si vous étiez Paul Biya, vous mettez les gens en colère. Tu as énervé la Dame. Elle t'aidera uniquement grâce à moi, tu comprends, grâce à moi, mais dis-lui à quel point tu es désolé. (Paul Biya est le président du Cameroun).
Johnny regarda la dame et lui dit, comme on le lui avait conseillé, qu'il était désolé.
La femme resta toujours agressive : — Tu as de la chance que le grand frère soit là. Je te le jure, sinon tu n'aurais pas eu d'eau même après une semaine. Est-ce toi qui m’as embauchée dans ce service ? Hé, me connais-tu ? Hum, je te dis juste que tu as de la chance. Donne-moi le papier là ». Johnny savait déjà qu'elle s'était calmée. Pour la première fois depuis le début de la conversation, elle l'avait tutoyé.
Sa chance ne fut que de courte durée. La femme revint et lui rendit le papier sans le regarder en lui disant : — L'installateur est trop occupé en ce moment et ne peut venir que demain. Reviens donc demain. Nous ouvrons à 7 h 30.
L'homme de la sécurité intervint de nouveau : — Grande sœur, pourquoi es-tu si dure comme cela ? » et il continua : — Et qu'est-ce qui se passerait, s'il…, il se tourna vers Johnny et hocha la tête pour faire comprendre à Johnny qu'il devait accepter, — … S'il payait le trajet de l'installeur en plus d’un extra ? Peut-être qu'il pourrait aller voir chez lui après la fin de sa journée de travail ?
La femme fit mine de ne pas être d'accord. L'homme de sécurité ajouta : — Oui, grande sœur, je sais que ce n'est pas ton travail d'appeler l'installateur. Ça te coûte du temps et de l'argent, mais…, il se tourna à nouveau vers Johnny, — ... Mais, il te paiera sûrement une bière de toute façon, ok ? Tu vois, il a dit oui. Il parlait en son nom, sans même demander l’avis de Johnny.
Il fit à nouveau appel à la femme : — Appelle-le donc et demande-lui s'il est d'accord et tu auras sûrement ta bière, sœur. Oui, grande sœur, je t'aime, je t'aime plus que tout mais dommage que je ne sois pas ton homme.
— La ferme, grand frère. Tu vas tout faire foirer avec tes belles paroles. Elle partit téléphoner et revint deux minutes plus tard, elle parla tout bas avec l'homme de la sécurité qui cherchait constamment à garder un œil sur Johnny. Puis, il rigola pour montrer à Johnny que tout était ok, mais qu'il devrait payer.
Il revint vers Johnny et lui parla. Quelques minutes plus tard, il retourna voir la dame et lui tendit la main, comme pour la saluer. C'est ainsi que quelques billets changèrent de mains. Et Rita aurait son eau aujourd'hui.
— Et ben ! Soupira Johnny soulagé, c'est une bonne manigance qu'on ne voit qu'au Cameroun pour soutirer un peu plus d'argent aux clients. Faire comme si on aidait les gens bénévolement, mais pour finalement bien gagner de l’argent.
Il connaissait parfaitement cette logique. La femme touchait une part, l'installateur aussi, l'homme de la sécurité également et Rita avait son eau. Le capitalisme communiste à la Camerounaise. Un service en vaut un autre. Mais il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. S'il avait payé sa facture à temps, il n'aurait pas dû sortir un centime de plus.
Cependant, le point le plus important dans cette histoire, c'était qu'il avait gagné de nouveaux amis aujourd'hui. La femme, l'homme de la sécurité et l'installateur. Ils seront désormais amis pour la vie et la prochaine fois, il n'aura pas besoin de payer de supplément. C'est ainsi que les choses se passent au Cameroun. C'est ainsi ici. Les gens ne font que vivre, ils vivent seulement.
À la fin, il était satisfait et à nouveau heureux.
Tout fut réglé en une heure environ, après quoi, il remonta en voiture avec Amina, qui l'avait attendu tout le temps dans sa voiture, avec le moteur en marche. Il sonnait presque 16 h.
Ils se réjouissaient tous les deux du bon moment qu'ils allaient passer ensemble.
Ils ne devraient pas traîner, car l'installateur serait là vers 17 h 30. Juste le temps de trouver un hôtel à proximité.
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